La cabane du pêcheur

Atelier rouge, Kvaloya

Comme beaucoup d’autres, elle est rouge et blanche cette cabane du pêcheur.

Elle attire l’œil et elle m’interpelle car chaque fois que je passe devant, je la trouve joyeuse et pimpante.

Les verticales ne le sont plus vraiment et feraient le désespoir du prof de maths. Même l’échelle de bois joue aux perspectives pour faire croire qu’elle est déployée.

Un petit nichoir en bois est à l’abri de l’avancée du toit. Visiteur, entre et installe-toi.

J’y devine à l’intérieur mille et une sorties dans le fjord, des parties de pêche homériques et des loupés retentissants. Des souvenirs d’enfants qui pour la première fois ont eu le droit de monter à bord.

Posées sur une table, il doit y avoir des boules de verre entourées de filets de corde qui servent de flotteur. Billes de lumière qui captent les rayons du soleil que le printemps  distille par petites touches.

Bidons anciens en fer qui rouillent et rongent des publicités qui nous rappellent nos jeunes années. Pièces d’accastillage qui ne serviront plus. Bouts de corde tressée durcis par le sel.

Les cabanes qui sont vivantes comme celles-ci ressemblent à ces albums photos où les plus anciennes sont rangées et étiquetées avec soin mais les plus récentes sont déposées là, un peu à la va-vite. Un jour, un jour peut-être, on les rangera, mais pas aujourd’hui, on n’a pas le temps, le temps file vous comprenez…

On a repeint la cabane du pêcheur. Les souvenirs à l’intérieur sont à l’abri des morsures du froid et du vent, des effluves salées qu’il ramène du fjord.

Le bateau sortira bientôt. Il y aura à coup sûr une petite nouveauté cette année, un coup de peinture, un nouveau cordage. Le fjord et ses profondeurs attendent ces petites marques de respect.

 

 

 

 

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