Retour…. Nuit polaire ? Pas vraiment…

Grøtfjord, la plage

Revenir dans l’arctique, tout près de Tromsø, sur l’île de Kvaløya, au cœur de l’hiver. Nous avions décidé de partir cette année sans le soleil, pendant la « nuit polaire ».

D’aucuns pensent que la nuit y règne en maîtresse incontestée et incontestable sur la neige, la glace, les montagnes et l’océan, les hommes, les rennes, les élans et les chiens.

S’il est vrai que l’astre du jour en ce début de mois de janvier ne se montre pas, sa lumière irradie faiblement à la mi-journée pour nous offrir une journée compressée. Une aube et un crépuscule à peine séparés par une feuille de neige.

Sans doute, les hôtes de ces lieux savourent ces très particulières heures à leur juste valeur. Il ne s’agirait pas de gaspiller son temps et laisser ainsi mépriser cette précieuse lumière. Sans doute y apprécie-t-on cette clarté diaphane qui signale autour de 14h30 que le soleil poursuit sa course et quitte l’arctique pour une longue, très longue nuit d’une vingtaine d’heures.

Comme dans le roman d’Olivier Truc « le dernier Lapon », son héros attend de retrouver son ombre. Elle y disparaît pour deux mois et vivre sans elle n’est pas une coquetterie. Au moment de s’en aller les derniers jours de novembre, elle était devenue gigantesque, grotesque, comme si elle se moquait de notre égo, peut-être un peu trop dimensionné. Partie, sommes-nous encore les mêmes ? Sans notre étoile, prenons-nous conscience de notre fragilité, de notre nature ?

Pourtant, le paysage n’y est pas triste, morne ou désespéré. Une teinte bleuâtre maquille les paysages enneigés, les aubes ou le crépuscule affichent parfois des couleurs exceptionnelles qui ravissent les cœurs.

La nuit, les norvégiens laissent les lumières allumées, toute la nuit, à l’intérieur mais aussi à l’extérieur. L’obscurité n’est jamais maîtresse ici là où les hommes sont. Et là où les animaux vivent, le soleil a bien pris soin de semer ça et là, les aurores boréales.

Décidément, la « nuit polaire » est une formule bien étrange !